November 26, 2015

Syrie: la dissidence française II


Lien: France Inter
Transcription de l'émission

L'enquête - Le pétrole à l'origine du monstre Daech  

Lors du renversement de Saddam Hussein, le golfe persique est déstabilisé. Dans un terreau alimenté par la déliquescence de l’État Irakien, une corruption endémique, et une haine profonde des Chiites et des Occidentaux, l’Arabie Saoudite et le Qatar – dont les intérêts divergent par ailleurs - voient d’un très mauvais œil l’apparition d’un croissant chiite aux frontières de leurs pays sunnites. Ils accueillent donc favorablement le développement des groupes djihadistes sunnites.
De cette jungle émergeront des groupes djihadistes dont il existe aujourd’hui deux principales composantes : Al Nosra, et l’État Islamique.

Des enjeux économiques se superposent à ces dimensions politiques, sociales et religieuses.
En 2010, l’Iran projette de construire un pipeline qui passerait par l’Irak et par la Syrie pour acheminer du pétrole et du gaz vers la Méditerranée. Ce qui redistribuerait les cartes de la production pétrolière dans le Golfe. Or, le gaz pour le Qatar, et le pétrole pour l’Arabie Saoudite, c’est vital.
À partir de là, le Qatar et l'Arabie Saoudite se mettent à financer les mouvements djihadistes. Ils contribuent donc à la montée en puissance de Daech, même si les circuits financiers sont difficiles à établir…
►►►► L' enquête complète de Benoît Collombat et de Jacques Monin, à réécouter et à lire ici

La déradicalisation en prison Après les attentats de Charlie Hebdo, on avait souligné que les frères Kouachi s'étaient radicalisés en prison, et qu'il fallait donc doter les maisons d’arrêt de moyens importants. Où en est-on un an après ?


Il n’y a, à notre connaissance, qu’une seule et unique expérience menée par le ministère de la justice dans deux prisons : celle de Fleury-Mérogis ainsi que celle d'Osny dans le Val-d'Oise.
Cette prise en charge des détenus est menée par l'Association "Dialogue Citoyens". Elle a été imaginée en 2014 et lancée au mois de février 2015, après les attentats de Charlie Hebdo et de l'Hyper Cacher. Soixante prisonniers en ont déjà bénéficié.


►►►►L'enquête complète de Laetitia Saavedra, à retrouver ici

Daech : la fabrique des « kamikazes »

Le Vendredi 13 novembre 2015, la France connaît pour la première fois des attentats suicide sur son sol. Ce type d’action était pourtant redouté par les autorités depuis plusieurs mois.
En juin dernier, un rapport parlementaire sur la surveillance des filières djihadistes décrivait « le fait que les terroristes, du fait de leur endoctrinement, ont la volonté de mourir» comme une évolution marquante
Toujours selon ce rapport, « ce terrorisme sans retour implique des actions suicides contre lesquelles il est particulièrement difficile de lutter ».

Les experts le savent, ,il y a une banalisation de l’utilisation des ceintures explosives dans les rangs de Daech. L’État islamique a même, dès le début de la guerre en Syrie, « conceptualisé » ce type d’opération avec un terme qui désigne un « candidat au martyr », qui, arme à la main, se rapproche de la foule ou d’une cible et déclenche sa ceinture d’explosifs, soit parce qu’il est encerclé, soit parce qu’il n’a plus de munition.
C'est donc depuis la Syrie que Daech aurait exporté ce type d’opération suicide en France, avec, on l’a constaté, des terroristes très préparés et extrêmement bien organisés.
Plusieurs commandos ont été recrutés pour ces attaques. Il y avait au moins sept candidats au suicide dans ces groupes.
  • Des « listes d’attente » de candidats :
L’organisation Daech s’en vante : dans ses rangs, les djihadistes, qu’ils viennent d’Europe ou du monde arabe, se bousculent au portillon pour mourir en martyrs.
Le chercheur Romain Caillet, spécialiste des mouvements djihadistes, explique :
Ce n’est pas de la propagande, c’est une réalité. En Syrie et en Irak, il y a des listes d’attente de gens qui sont prêts à faire des opérations suicides ! Ce sont, aussi bien, des jeunes de quartiers sensibles en France que des gens de bonne famille, aussi bien des personnes fortunées des pays du Golfe que des jeunes issus des quartiers déshérités de Tunisie.
Si les origines et les profils de ces candidats aux attaques suicides sont variés, ces djihadistes sont tous volontaires. Comme l’explique David Thomson, journaliste de RFI, également auteur de Les Français jihadistes (Editions Les Arènes),  ces candidats manifestent leur désir à leur arrivée dans les rangs de Daech :
On pose la question aux combattants : « Voulez-vous être un combattant "classique" ou un combattant pour une opération kamikaze ? ». Ensuite, ces djihadistes suivent une sélection particulière car l’État islamique ne peut pas se permettre de voir au dernier moment un kamikaze flancher. Il y va de sa crédibilité.

  • Les futurs kamikazes seraient « mieux traités » par Daech
Les candidats aux opérations suicide sont placés dans une « katiba », un camp d’entraînement spécifique. Ils recevront, comme les autres combattants, une formation théologique et ils suivront un entraînement militaire. Mais ils seront mieux encadrés psychologiquement, expliquent plusieurs spécialistes.
Ces candidats aux attaques suicides seraient aussi plus respectés et mieux traités par les cadres de l’État islamique. C’est d’ailleurs peut-être aussi l’une des raisons qui motive ces djihadistes.
L’enquête sur les attentats du 13 novembre 2015 devra déterminer comment est né le projet d’attaque suicide à Paris et Saint-Denis. On sait déjà que la plupart des terroristes qui sont morts étaient passés par la Syrie. Il est fort probable qu’ils aient été soigneusement sélectionnés par Daech il y a plusieurs mois déjà.
(Un sujet d'Élodie Guéguen)

November 25, 2015

Poor Turkey...

Despite its spectacular growth, the Communist Party isn't even close to 1%...
Read carefully its statement below: exemplary logic and true social leadership. The working class, the people of Turkey need and deserve a strong Communist Party!

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 We completely reject having eyes on any other country's land. After recurrent warnings, according to engagement rules, and inspite of all confirmations, it is our international right and duty to take any measure against whoever violates our air or land borders.”

Ahmet Davutoğlu, Prime Minister

THE REPLY OF THE COMMUNISTS:
YOU ARE THE BIGGEST THREAT
A gang rules this country: a gang which is mindless, irrational and immoral. Today, we have witnessed this once again.
Turkey's southern borders are under severe violation. ISIS gangs pass through these borders; oil convoys sponsoring dark Islamist savageness and Erdogan's family pass; jihad squads pass who are requitted in our cities; TNT blocks pass to be blown up in our city squares; wounded jihadist psychopaths pass to be cured in our hospitals... And the Prime Minister chatters about 'whoever violates our air or land borders'.

All state officials in Turkey have been mobilized, from the top to the district governors, to aggrandize the war and massacres taking place in our neighbouring country Syria. And the Prime Minister shamelessly utters about 'not having eyes on any other country's land'.
Our country is indeed under a big threat.
This threat is posed by the reactionary coalition who supposes that making Turkey the guardian of Islamist gangs is "the foreign policy" and who fancies that dragging the country from one adventure to another is a show of sovereignty. The greatest threat we face is this coalition of AKP, associated with ISIS, Arab Sheiks, Al Kaide and numerous intelligence services.
Therefore it is irrelevant whether the Russian airplane did violate our borders or not.
Whether NATO, who twists this reactionary gang ruling our country around the finger had a role in this attack, and approved the attack or not; whether it leaves Erdogan alone or not. After a certain point, those are of no importance.
Whether Putin, who acts according to his own plans and interests is really the emancipator of the region's peoples or not, is of no importance.
What is important is, the right of the Syrian people and its legitimate political presence to protect itself from the Islamist terror.
What is important is, the right of our people to get rid of war mongers and impertinent gangs.
What is important is, to fight against imperialism and reactionism; to change the order of this system.
The threat is apparent. The way to defeat it, is apparent.


November 24, 2015

Και τώρα κ. Τσίπρα...

...οι συμβατικές υποχρεώσεις της χώρας επιβάλλουν την πολεμική υπεράσπιση της Τουρκίας έναντι των Ρώσσων, ναι;;

Ανακοίνωση του Πολιτικού Γραφείου της ΚΕ του ΚΚΕ - Απεμπλοκή τώρα από τους επικίνδυνους ιμπεριαλιστικούς σχεδιασμούς
21/11/15
Το ΚΚΕ καταδίκασε τις πολύνεκρες εγκληματικές επιθέσεις στο Παρίσι και εξέφρασε τα βαθιά του συλλυπητήρια στις οικογένειες των θυμάτων και την αλληλεγγύη του στο γαλλικό λαό.
Σήμερα, λίγες μέρες μετά, βλέπουμε πως αυτές οι επιθέσεις, στο όνομα της καταπολέμησης της τρομοκρατίας, επιδιώκεται να γίνουν το άλλοθι για την παραπέρα ιμπεριαλιστική εμπλοκή στη Συρία και, ταυτόχρονα, για την ενίσχυση της αστυνομοκρατίας, της καταστολής, του ρατσισμού και της ξενοφοβίας στην Ευρώπη.
Για τις εξελίξεις αυτές, που απαιτούν την επαγρύπνηση των εργαζομένων και την ανάπτυξη της λαϊκής πάλης, γίνεται αναγκαίο να θέσουμε τα εξής:
1. Ο πόλεμος, που εδώ και 5 χρόνια μαίνεται στη Συρία κι έχει στοιχίσει τη ζωή σε εκατοντάδες χιλιάδες ανθρώπους, ενώ έχει ξεριζώσει από τις εστίες τους εκατομμύρια άλλους, είναι μέρος της ιμπεριαλιστικής επιθετικότητας και των ενδοϊμπεριαλιστικών ανταγωνισμών. Δείχνει πως ο καπιταλισμός, που αυξάνει τα πλούτη μιας «χούφτας» εκμεταλλευτών, «γεννά» την ίδια ώρα κρίσεις, κοινωνικά προβλήματα, τον πόλεμο, την προσφυγιά, με οδυνηρές συνέπειες για εκατομμύρια λαϊκούς ανθρώπους.
Το ΚΚΕ, από την πρώτη στιγμή, κι όταν τα άλλα αστικά κι οπορτουνιστικά κόμματα «πανηγύριζαν» για τη λεγόμενη «Αραβική Ανοιξη», ανέδειξε την καπιταλιστική βαρβαρότητα, πάνω στο έδαφος της οποίας εκτυλίσσεται ο πόλεμος στη Συρία, όπως και την οργανωμένη επιχείρηση επέμβασης των ιμπεριαλιστικών δυνάμεων των ΗΠΑ, της ΕΕ και των συμμάχων τους στην περιοχή, Ισραήλ, Τουρκίας, Σαουδικής Αραβίας, Κατάρ, Εμιράτων στις εσωτερικές υποθέσεις της Συρίας.
2. Οι στοχεύσεις αυτής της επέμβασης βρίσκονται στην προώθηση του σχεδίου της «Μεγάλης Μέσης Ανατολής», που, όπως έγκαιρα είχαμε τονίσει, αφορά τη διασφάλιση της πρόσβασης των αμερικανικών και ευρωπαϊκών μονοπωλίων στις πηγές Ενέργειας και στα νέα κοιτάσματα της Ανατολικής Μεσογείου, τον έλεγχο μιας μεγάλης περιοχής, που αποτελεί «πέρασμα» για το εμπόριο και τις μεταφορές.
Ταυτόχρονα, στοχεύει στην «αναδόμηση» των αστικών καθεστώτων, ώστε να εξασφαλίζεται η κατά το δυνατόν σταθερή βάση για την εξάπλωση των μονοπωλιακών ομίλων στις αγορές της περιοχής.
Τα σχέδια αυτά έρχονται σε σφοδρή αντίθεση με τα μονοπωλιακά συμφέροντα που έχουν στην περιοχή αυτή άλλες δυνάμεις, όπως η Ρωσία, η Κίνα και οι σύμμαχοί τους στην περιοχή.
3. Για τις στοχεύσεις αυτής της επέμβασης χρησιμοποιήθηκε από τους ευρωατλαντικούς ιμπεριαλιστές το λεγόμενο «πολιτικό Ισλάμ», όπως παλαιότερα είχαν χρησιμοποιηθεί οι Ταλιμπάν στο Αφγανιστάν, τη δεκαετία του '80. Κατά την εξέλιξη της ιμπεριαλιστικής επέμβασης στη Συρία στηρίχτηκαν, οργανώθηκαν, εξοπλίστηκαν από τους ιμπεριαλιστές διάφορες τέτοιες ομάδες.
Η ιμπεριαλιστική επέμβαση στη Συρία, μαζί με αυτές που είχαν προηγηθεί τα τελευταία χρόνια, όπως η κατοχή του Αφγανιστάν και του Ιράκ, η διάλυση της Λιβύης, είναι που οδήγησαν στο τερατώδες δημιούργημα των δολοφόνων του λεγόμενου «Ισλαμικού Κράτους».
4. Η ρωσική στρατιωτική επέμβαση στην περιοχή, στα τέλη Σεπτέμβρη 2015, ήταν ένα σημάδι της παραπέρα όξυνσης των αντιθέσεων, που διεξάγονται με σφοδρότητα για τον έλεγχο των πρώτων υλών, των δρόμων μεταφοράς των εμπορευμάτων, των μεριδίων των αγορών, την απόκτηση γεωπολιτικών και στρατιωτικών «στηριγμάτων» στην περιοχή της Ανατολικής Μεσογείου και Μέσης Ανατολής.
Το αιματηρό χτύπημα στο Παρίσι, που αξιοποιείται για την κλιμάκωση της στρατιωτικής επέμβασης της Γαλλίας και άλλων καπιταλιστικών κρατών, μπορεί να έχει τραγικές συνέπειες, όπως να οδηγήσει στο διαμελισμό της Συρίας, ή σε πιο γενικευμένη ιμπεριαλιστική αναμέτρηση, ή σε συμβιβασμό με μια «ειρήνη» ψευδεπίγραφη, με «το πιστόλι στον κρόταφο».
Οι εργαζόμενοι δεν πρέπει να παρασυρθούν από τα προσχήματα περί «διεθνούς δικαίου», «ανθρωπιστικής κρίσης», «προσφυγικού - μεταναστευτικού ρεύματος», κ.ά., που η κάθε ιμπεριαλιστική δύναμη χρησιμοποιεί για να προωθήσει τα σχέδιά της. Δεν πρέπει να επιτρέψουν να γίνουν τα παιδιά τους «κρέας για τα κανόνια» των ενδοϊμπεριαλιστικών ανταγωνισμών και να χύσουν το αίμα τους για ξένα συμφέροντα, δηλαδή για τα συμφέροντα της μιας ή της άλλης συμμαχίας μονοπωλιακών συμφερόντων.
5. Οι εργαζόμενοι στην Ελλάδα και σε όλες τις χώρες της Ευρώπης πρέπει να δουν τι κρύβεται πίσω από το «οπλισμένο χέρι» των δολοφόνων, εκείνους που σχεδιάζουν, συγκροτούν, εξοπλίζουν, χρηματοδοτούν, εκπαιδεύουν και τελικά χρησιμοποιούν αυτές τις δυνάμεις για να τις αξιοποιήσουν στην προώθηση των σχεδίων τους.
Δεν πρέπει να περάσει το κλίμα φόβου, ανοχής στις ιμπεριαλιστικές επεμβάσεις, στον ιμπεριαλιστικό πόλεμο, στα μέτρα καταστολής κατά των λαών, στο νέο κύμα ξενοφοβίας και ρατσισμού που αναπτύσσεται και καλλιεργούν τα διάφορα αστικά επιτελεία.
Οι εργαζόμενοι πρέπει να απορρίψουν τις θέσεις που προβάλλουν αστικά κόμματα και ΜΜΕ, ακόμη και οι φασίστες της Χρυσής Αυγής, ότι δήθεν «η Ευρώπη δέχεται επίθεση», ότι διεξάγεται «πόλεμος των πολιτισμών ή θρησκειών» και ότι πρέπει όλοι «με εθνική (ή ευρωπαϊκή) ομοψυχία να απαντήσουμε στην επίθεση».
Αυτές οι παραπλανητικές «φιλοδυτικές», «φιλοευρωπαϊκές» και «πατριωτικές» ρητορείες έχουν μία και μόνον αποστολή: Να ποτίσουν τους εργαζόμενους με το «φαρμάκι» του ρατσισμού και της ξενοφοβίας, για να τους σύρουν στη συνέχεια στη σφαγή για τα συμφέροντα των μονοπωλιακών ομίλων, των ΗΠΑ, της ΕΕ, του ΝΑΤΟ και των συμμάχων τους, που συγκρούονται στην περιοχή της Ανατολικής Μεσογείου με τα ρωσικά και κινεζικά μονοπώλια και τους συμμάχους τους.
6. Η κυβέρνηση ΣΥΡΙΖΑ - ΑΝΕΛ έχει τεράστιες ευθύνες, γιατί και στα ζητήματα της εξωτερικής πολιτικής, όπως και σ' αυτά της εσωτερικής, έχει αρπάξει τη «σκυτάλη» από τις κυβερνήσεις της ΝΔ και του ΠΑΣΟΚ, εφαρμόζοντας επικίνδυνη αντιλαϊκή πολιτική.
Πίσω από τη λεγόμενη πολυδιάστατη εξωτερική πολιτική και την επιδίωξη της γεωστρατηγικής αναβάθμισης υπηρετεί τα συμφέροντα των ελληνικών μονοπωλιακών ομίλων. Διακηρύσσει την πίστη της στις ευρωατλαντικές ενώσεις, που έχουν οδηγήσει σε τόσα δεινά το λαό μας και τη χώρα, σε απώλεια κυριαρχικών δικαιωμάτων. Ετσι και τώρα παραχωρεί έδαφος, λιμάνια, αεροδρόμια και άλλες υποδομές της χώρας για τις ιμπεριαλιστικές ενώσεις του ΝΑΤΟ και της ΕΕ για τη συνέχιση των ιμπεριαλιστικών επεμβάσεων και πολέμων, ενισχύει ακόμα και τη στρατιωτική συνεργασία με το Ισραήλ, κατά των λαών της περιοχής.
Η κυβέρνηση είναι έκθετη μετά την ομόφωνη απόφαση του Συμβουλίου των υπουργών Αμυνας της ΕΕ, που, με πρόσχημα τη δολοφονική επίθεση στο Παρίσι, ενεργοποίησε το άρθρο 42, παράγραφος 7 της Συνθήκης της ΕΕ (Συνθήκη του Μάαστριχτ), που αναγνωρίζει το θεμελιακό ρόλο του ΝΑΤΟ, δηλαδή τον ηγεμονικό ρόλο των ΗΠΑ, και προβλέπει παροχή στρατιωτικής βοήθειας στην επιχείρηση κλιμάκωσης και γενίκευσης της ιμπεριαλιστικής επέμβασης στη Μέση Ανατολή και τη Βόρεια Αφρική.
Ο λαός μας πρέπει να βρίσκεται σε επιφυλακή και για τις εξελίξεις στις ελληνοτουρκικές σχέσεις, τα «ανταλλάγματα» που ζητά η Τουρκία από την ΕΕ για τη ρύθμιση του προσφυγικού - μεταναστευτικού προβλήματος, που έχουν σχέση και με την εξέλιξη των διαπραγματεύσεων για το Κυπριακό, αλλά και τη μόνιμη επιδίωξή της για μορφές «συγκυριαρχίας» στο Αιγαίο, για διεύρυνση των «γκρίζων ζωνών» κ.λπ.
Ταυτόχρονα, ο λαός μας να βρίσκεται σε ετοιμότητα για τις επιπτώσεις από την πολιτική των «κλειστών συνόρων», που εφαρμόζουν κράτη της περιοχής, κάνοντας περισσότερο από ποτέ υπαρκτό τον κίνδυνο εγκλωβισμού εκατοντάδων χιλιάδων προσφύγων και μεταναστών στην Ελλάδα.
7. Τώρα πρέπει να δυναμώσει η λαϊκή πάλη ενάντια στη συμμετοχή της χώρας μας στην ιμπεριαλιστική επέμβαση και πόλεμο.
Οι Ενοπλες Δυνάμεις της χώρας να μη διατεθούν στην υπηρεσία των ιμπεριαλιστικών σχεδίων.
Να κλείσουν τώρα όλες οι αμερικανο-ΝΑΤΟικές βάσεις.
Να μη δοθεί καμία διευκόλυνση, καμία υποδομή της χώρας, ως ορμητήριο για επιθέσεις στη Συρία ή σε άλλες χώρες.
Ο λαός μας να αγρυπνά, να μην ανεχτεί κανένα αυταρχικό μέτρο σε βάρος του, στο όνομα της «καταπολέμησης της τρομοκρατίας».
Να μην αξιοποιηθεί η επίθεση για μέτρα κατά των προσφύγων και εγκλωβισμό τους στη χώρα μας.
Ο λαός να απομονώσει τη ναζιστική εγκληματική οργάνωση δολοφόνων της Χρυσής Αυγής, που στηρίζει στρατιωτικές ιμπεριαλιστικές επεμβάσεις και σπέρνει το μίσος ενάντια στους λαούς.
Να γίνει πράξη το λαϊκό σύνθημα «Ούτε γη ούτε νερό στους φονιάδες των λαών».
Να δυναμώσει η λαϊκή πάλη ενάντια στα μονοπώλια και τον καπιταλισμό, για την αποδέσμευση από τις ιμπεριαλιστικές ενώσεις της ΕΕ και του ΝΑΤΟ, με εργατική - λαϊκή εξουσία.

ΤΟ ΠΟΛΙΤΙΚΟ ΓΡΑΦΕΙΟ ΤΗΣ ΚΕΝΤΡΙΚΗΣ ΕΠΙΤΡΟΠΗΣ ΤΟΥ ΚΚΕ

November 22, 2015

Syrie: la dissidence française

Δυστυχώς δεν περισσεύει χρόνος για τη μετάφραση του παρακάτω πολύ ενδιαφέροντος κειμένου, που είναι ομιλία ενός πρώην στελέχους των γαλλικών μυστικών υπηρεσιών η οποία εκφωνήθηκε σε ανοιχτή δημὀσια εκδήλωση πριν από τρισήμισυ χρόνια περίπου. Ο κ. Σουέτ δεν αναφέρεται βέβαια στα ιδιαίτερα συμφέροντα του γαλλικού ιμπεριαλισμού στην περιοχή και τα γενικότερά του σχετικά με τις ιμπεριαλιστικές συμμαχίες, που οδήγησαν (αναπόφευκτα...) στη διαρκή αιματοχυσία στη Συρία και στις αποτρόπαιες τρομοκρατικές εκτελέσεις αθώων και βομβιστικές ενέργειες στη Γαλλία, στο Λίβανο, την Τουρκία, το ρωσσικό αεροπλάνο...
Αναπτύσσει όμως μια πλήρη στοιχείων εξιστόρηση της πορείας της Συρίας από την έλευση του Χαφεζ-Αλ-Άσσαντ ώς τη δυτική απόφαση για την ανατροπή του Μπασάρ.

Σας συστήνω λοιπόν την ανάγνωση του κειμένου της ομιλίας του κ. Σουέτ και ζητώ συγγνώμη για την τεχνική αδυναμία ν'αφιερώσω τον αναγκαίο χρόνο στη μετάφραση. Το κείμενο (και οι υπογραμμίσεις, εντονισμοί/χρωματισμοί) είναι από δω.

Conférence sur la Syrie par Alain CHOUET Invité de l’Association Régionale Nice Côte d’Azur de l’IHEDN (Institut des hautes études de défense nationale), le 27 juin 2012, Alain Chouet, ancien chef du service de renseignement de sécurité de la DGSE, reconnu bien au-delà de l’Hexagone pour son expertise du monde arabomusulman, a livré aux auditeurs son sentiment au cours d’une conférence qui a connu un vif succès. 

NOS MINISTRES, JUPPÉ HIER, FABIUS AUJOURD’HUI SONT-ILS MAL RENSEIGNÉS, MAL CONSEILLÉS, OU NAïFS ?
Les pires conjectures formulées au premier semestre 2011 concernant les mouvements de révolte arabes deviennent aujourd’hui réalité. Je les avais largement exposées dans divers ouvrages et revues à contre courant d’une opinion occidentale généralement enthousiaste et surtout naïve. Car il fallait tout de même être naïf pour croire que, dans des pays soumis depuis un demi-siècle à des dictatures qui avaient éliminé toute forme d’opposition libérale et pluraliste, la démocratie et la liberté allaient jaillir comme le génie de la lampe par la seule vertu d’un Internet auquel n’a accès qu’une infime minorité de privilégiés de ces sociétés.
Une fois passé le bouillonnement libertaire et l’agitation des adeptes de Facebook, il a bien fallu se rendre à l’évidence. Le pouvoir est tombé dans les mains des seules forces politiques structurées qui avaient survécu aux dictatures nationalistes parce que soutenues financièrement par les pétromonarchies théocratiques dont elles partagent les valeurs et politiquement par les Occidentaux parce qu’elles constituaient un bouclier contre l’influence du bloc de l’Est : les forces religieuses fondamentalistes. Et le « printemps arabe » n’a mis que six mois à se transformer en « hiver islamiste ».
En Tunisie et en Égypte, les partis islamistes, Frères musulmans et extrémistes salafistes se partagent de confortables majorités dans les Parlements issus des révoltes populaires. Ils cogèrent la situation avec les commandements militaires dont ils sont bien contraints de respecter le rôle d’acteurs économiques dominants mais s’éloignent insidieusement des revendications populaires qui les ont amenés au pouvoir. Constants dans leur pratique du double langage, ils font exactement le contraire de ce qu’ils proclament. En, Égypte, après avoir affirmé sur la Place Tahrir au printemps 2011 qu’ils n’aspiraient nullement au pouvoir, ils revendiquent aujourd’hui la présidence de la République, la majorité parlementaire et l’intégralité du pouvoir politique.
En Tunisie, et après avoir officiellement renoncé à inclure la chari’a dans la constitution, ils organisent dans les provinces et les villes de moyenne importance, loin de l’attention des médias occidentaux, des comités de vigilance religieux pour faire appliquer des règlements inspirés de la chari’a. Ce mouvement gagne progressivement les villes de plus grande importance et même les capitales où se multiplient les mesures d’interdiction en tous genres, la censure des spectacles et de la presse, la mise sous le boisseau des libertés fondamentales et, bien sûr, des droits des femmes et des minorités non sunnites.
Et ces forces politiques réactionnaires n’ont rien à craindre des prochaines échéances électorales. Largement financées par l’Arabie et le Qatar pour lesquels elles constituent un gage de soumission dans le monde arabe, elles ont tous les moyens d’acheter les consciences et de se constituer la clientèle qui perpétuera leur domination face à un paysage politique démocratique morcelé, sans moyens, dont il sera facile de dénoncer l’inspiration étrangère et donc impie.
La Libye et le Yémen ont sombré dans la confusion. Après que les forces de l’OTAN, outrepassant largement le mandat qui leur avait été confié par l’ONU, ont détruit le régime du peu recommandable Colonel Kadhafi, le pays se retrouve livré aux appétits de bandes et tribus rivales bien décidées à défendre par les armes leur pré carré local et leur accès à la rente. L’éphémère « Conseil National de transition » porté aux nues par l’ineffable Bernard Henri Lévy est en train de se dissoudre sous les coups de boutoir de chefs de gangs islamistes, dont plusieurs anciens adeptes d’Al-Qaïda, soutenus et financés par le Qatar qui entend bien avoir son mot à dire dans tout règlement de la question et prendre sa part dans l’exploitation des ressources du pays en hydrocarbures.
Au Yémen, le départ sans gloire du Président Ali Abdallah Saleh rouvre la porte aux forces centrifuges qui n’ont pas cessé d’agiter ce pays dont l’unité proclamée en 1990 entre le nord et le sud n’a jamais été bien digérée, surtout par l’Arabie Séoudite qui s’inquiétait des foucades de ce turbulent voisin et n’a eu de cesse d’y alimenter la subversion fondamentaliste. Aujourd’hui, les chefs de tribus sunnites du sud et de l’est du pays, dont certains se réclament d’Al-Qaïda et tous du salafisme, entretiennent un désordre sans fin aux portes de la capitale, Sana’a, fief d’une classe politique traditionnelle zaydite – branche dissidente du chi’isme – insupportable pour la légitimité de la famille séoudienne.
Seul le régime syrien résiste à ce mouvement généralisé d’islamisation au prix d’une incompréhension généralisée et de l’opprobre internationale.
Avant de développer ce sujet, je crois devoir faire une mise au point puisque d’aucuns croient déceler dans mes propos et prises de positions des relents d’extrême droite et de complaisance pour les dictatures.
Je me rends régulièrement en Syrie depuis 1966 et y ai résidé pendant plusieurs années. Je ne prétends pas connaître intimement ce pays mais je pense quand même mieux le connaître que certains de ces journalistes qui en reviennent pleins de certitudes après un voyage de trois ou quatre jours.
Mes activités m’ont amené à devoir fréquenter à divers titres les responsables des services de sécurité civils et militaires syriens depuis la fin des années 70. J’ai pu constater qu’ils ne font ni dans la dentelle ni dans la poésie et se comportent avec une absolue sauvagerie. Ce n’est pas qu’ils ont une conception différente des droits de l’homme de la nôtre. C’est qu’ils n’ont aucune conception des droits de l’homme…
Leur histoire explique en grande partie cette absence. D’abord, ils puisent leur manière d’être dans quatre siècle d’occupation par les Turcs ottomans, grands experts du pal, de l’écorchage vif et du découpage raffiné. Ensuite, ils ont été créés sous la houlette des troupes coloniales françaises pendant le mandat de 1920 à 1943, et, dès l’indépendance du pays, conseillés techniquement par d’anciens nazis réfugiés, de 1945 jusqu’au milieu des années 50, et ensuite par des experts du KGB jusqu’en 1990. Tout ceci n’a guère contribué à développer chez eux le sens de la douceur, de la tolérance et du respect humain.
Quant au régime syrien lui-même, il ne fait aucun doute dans mon esprit que c’est un régime autoritaire, brutal et fermé. Mais le régime syrien n’est pas la dictature d’un homme seul, ni même d’une famille, comme l’étaient les régimes tunisien, égyptien, libyen ou irakien. Tout comme son père, Bashar el-Assad n’est que la partie visible d’un iceberg communautaire complexe et son éventuel départ ne changerait strictement rien à la réalité des rapports de pouvoir et de force dans le pays. Il y a derrière lui 2 millions d’Alaouites encore plus résolus que lui à se battre pour leur survie et plusieurs millions de minoritaires qui ont tout à perdre d’une mainmise islamiste sur le pouvoir, seule évolution politique que l’Occident semble encourager et promouvoir dans la région.
Quand je suis allé pour la première fois en Syrie en 1966, le pays était encore politiquement dominé par sa majorité musulmane sunnite qui en détenait tous les leviers économiques et sociaux. Et les bourgeois sunnites achetaient encore – parfois par contrat notarié – des jeunes gens et de jeunes filles de la communauté alaouite dont ils faisaient de véritables esclaves à vie, manouvriers agricoles ou du bâtiment pour les garçons, bonnes à tout faire pour les filles.
Les Alaouites sont une communauté sociale et religieuse persécutée depuis plus de mille ans. Je vous en donne ici une description rapide et schématique qui ferait sans doute hurler les experts mais le temps nous manque pour en faire un exposé exhaustif.
Issus au Xè siècle aux frontières de l’empire arabe et de l’empire byzantin d’une lointaine scission du chiisme, ils pratiquent une sorte de syncrétisme mystique compliqué entre des éléments du chiisme, des éléments de panthéisme hellénistique, de mazdéisme persan et de christianisme byzantin. Ils se désignent eux mêmes sous le nom d’Alaouites – c’est à dire de partisans d’Ali, le gendre du prophète – quand ils veulent qu’on les prenne pour des Musulmans et sous le nom de Nosaïris – du nom de Ibn Nosaïr, le mystique chiite qui a fondé leur courant – quand ils veulent se distinguer des Musulmans. Et – de fait – ils sont aussi éloignés de l’Islam que peuvent l’être les chamanistes de Sibérie.
Et cela ne leur a pas porté bonheur…. Pour toutes les religions monothéistes révélées, il n’y a pas pire crime que l’apostasie. Les Alaouites sont considérés par l’Islam sunnite comme les pires des apostats. Cela leur a valu au XIVè siècle une fatwa du jurisconsulte salafiste Ibn Taymiyya, l’ancêtre du wahhabisme actuel, prescrivant leur persécution systématique et leur génocide. Bien que Ibn Taymiyyah soit considéré comme un exégète non autorisé, sa fatwa n’a jamais été remise en cause et est toujours d’actualité, notamment chez les salafistes, les wahhabites et les Frères musulmans. Pourchassés et persécutés, les Alaouites ont dû se réfugier dans les montagnes côtières arides entre le Liban et l’actuelle Turquie tout en donnant à leurs croyances un côté hermétique et ésotérique, s’autorisant la dissimulation et le mensonge pour échapper à leur tortionnaires.
Il leur a fallu attendre le milieu du XXè siècle pour prendre leur revanche. Soumis aux occupations militaires étrangères depuis des siècles, les bourgeois musulmans sunnites de Syrie ont commis l’erreur classique des parvenus lors de l’indépendance de leur pays en 1943. Considérant que le métier des armes était peu rémunérateur et que l’institution militaire n’était qu’un médiocre instrument de promotion sociale, ils n’ont pas voulu y envoyer leurs fils. Résultat : ils ont laissé l’encadrement de l’armée de leur tout jeune pays aux pauvres, c’est à dire les minorités : Chrétiens, Ismaéliens, Druzes, Chiites et surtout Alaouites. Et quand vous donnez le contrôle des armes aux pauvres et aux persécutés, vous prenez le risque à peu près certain qu’ils s’en servent pour voler les riches et se venger d’eux. C’est bien ce qui s’est produit en Syrie à partir des années 60.
Dans les années 70, Hafez el-Assad, issu d’une des plus modestes familles de la communauté alaouite, devenu chef de l’armée de l’air puis ministre de la défense, s’est emparé du pouvoir par la force pour assurer la revanche et la protection de la minorité à laquelle sa famille appartient et des minorités alliées – Chrétiens et Druzes – qui l’ont assisté dans sa marche au pouvoir. Ils s’est ensuite employé méthodiquement à assurer à ces minorités – et en particulier à la sienne – le contrôle de tous les leviers politiques, économiques et sociaux du pays selon des moyens et méthodes autoritaires dont vous pourrez trouver la description détaillée dans un article paru il y maintenant près de vingt ans.
Face à la montée du fondamentalisme qui progresse à la faveur de tous les bouleversements actuels du monde arabe, son successeur Bachar al-Assad se retrouve comme les Juifs en Israël, le dos à la mer avec le seul choix de vaincre ou mourir. Les Alaouites ont été rejoints dans leur résistance par les autres minorités religieuses de Syrie, Druzes, Chi’ites, Ismaéliens et surtout par les Chrétiens de toutes obédiences instruits du sort de leurs frères d’Irak et des Coptes d’Égypte.
Car, contrairement à la litanie que colportent les bien-pensants qui affirment que « si l’on n’intervient pas en Syrie, le pays sombrera dans la guerre civile »…. eh bien non, le pays ne sombrera pas dans la guerre civile. La guerre civile, le pays est dedans depuis 1980 quand un commando de Frères musulmans s’est introduit dans l’école des cadets de l’armée de terre d’Alep, a soigneusement fait le tri des élèves officiers sunnites et des alaouites et a massacré 80 cadets alaouites au couteau et au fusil d’assaut en application de la fatwa d’Ibn Taymiyya. Les Frères l’ont payé cher en 1982 à Hama – fief de la confrérie – que l’oncle de l’actuel président a méthodiquement rasée en y faisant entre 10 et 20 000 morts. Mais les violences intercommunautaires n’ont jamais cessé depuis, même si le régime a tout fait pour les dissimuler.
Alors, proposer aux Alaouites et aux autres minorités non arabes ou non sunnites de Syrie d’accepter des réformes qui amèneraient les islamistes salafistes au pouvoir revient très exactement à proposer aux Afro-américains de revenir au statu quo antérieur à la guerre de Sécession. Ils se battront, et avec sauvagerie, contre une telle perspective.
Peu habitué à la communication, le régime syrien en a laissé le monopole à l’opposition. Mais pas à n’importe quelle opposition. Car il existe en Syrie d’authentiques démocrates libéraux ouverts sur le monde, qui s’accommodent mal de l’autoritarisme du régime et qui espéraient de Bashar el-Assad une ouverture politique. Ils n’ont obtenu de lui que des espaces de liberté économique en échange d’un renoncement à des revendications de réformes libérales parfaitement justifiées. Mais ceux-là, sont trop dispersés, sans moyens et sans soutiens. Ils n’ont pas la parole et sont considérés comme inaudibles par les médias occidentaux car, en majorité, ils ne sont pas de ceux qui réclament le lynchage médiatisé du « dictateur » comme cela a été fait en Libye.
Si vous vous vous informez sur la Syrie par les médias écrits et audiovisuels, en particulier en France, vous n’aurez pas manqué de constater que toutes les informations concernant la situation sont sourcées « Observatoire syrien des droits de l’homme » (OSDH) ou plus laconiquement « ONG », ce qui revient au même, l’ONG en question étant toujours l’Observatoire syrien des droits de l’homme.
L’observatoire syrien des droits de l’homme, c’est une dénomination qui sonne bien aux oreilles occidentales dont il est devenu la source d’information privilégiée voire unique. Il n’a pourtant rien à voir avec la respectable Ligue internationale des droits de l’homme. C’est en fait une émanation de l’Association des Frères musulmans et il est dirigé par des militants islamistes dont certains ont été autrefois condamnés pour activisme violent, en particulier son fondateur et premier Président, Monsieur Ryadh el-Maleh. L’Osdh s’est installé à la fin des années 80 à Londres sous la houlette bienveillante des services anglo-saxons et fonctionne en quasi-totalité sur fonds séoudiens et maintenant qataris.
Je ne prétends nullement que les informations émanant de l’OSDH soient fausses, mais, compte tenu de la genèse et de l’orientation partisane de cet organisme, je suis tout de même surpris que les médias occidentaux et en particulier français l’utilisent comme source unique sans jamais chercher à recouper ce qui en émane.
Second favori des médias et des politiques occidentaux, le Conseil National Syrien, créé en 2011 à Istanbul sur le modèle du CNT libyen et à l’initiative non de l’État turc mais du parti islamiste AKP. Censé fédérer toutes les forces d’opposition au régime, le CNS a rapidement annoncé la couleur. Au sens propre du terme…. Le drapeau national syrien est composé de trois bandes horizontales. L’une de couleur noire qui était la couleur de la dynastie des Abbassides qui a régné sur le monde arabe du 9è au 13è siècle. L’autre de couleur blanche pour rappeler la dynastie des Omeyyades qui a régné au 7è et 8è siècle. Enfin, la troisième, de couleur rouge, censée représenter les aspirations socialisantes du régime. Dès sa création, le CNS a remplacé la bande rouge par la bande verte de l’islamisme comme vous pouvez le constater lors des manifestations anti-régime où l’on entend plutôt hurler « Allahou akbar ! » que des slogans démocratiques.
Cela dit, la place prédominante faite aux Frères musulmans au sein du CNS par l’AKP turc et le Département d’État américain a fini par exaspérer à peu près tout le monde. La Syrie n’est pas la Libye et les minorités qui représentent un bon quart de la population entendent avoir leur mot à dire, même au sein de l’opposition. Lors d’une visite d’une délégation d’opposants kurdes syriens à Washington en avril dernier, les choses se sont très mal passées. Les Kurdes sont musulmans sunnites mais pas Arabes. Et en tant que non-arabes, ils sont voués à un statut d’infériorité par les Frères. Venus se plaindre auprès du Département d’État de leur marginalisation au sein du CNS, ils se sont entendus répondre qu’ils devaient se soumettre à l’autorité des Frères ou se débrouiller tout seuls. Rentrés à Istanbul très fâchés, ils se sont joints à d’autres opposants minoritaires pour démettre le président du CNS, Bourhan Ghalioun, totalement inféodé aux Frères, et le remplacer par un Kurde, Abdelbassett Saïda qui fera ce qu’il pourra – c’est à dire pas grand chose – pour ne perdre ni l’hospitalité des islamistes turcs, ni l’appui politique des néo-conservateurs Américains, ni, surtout, l’appui financier des Séoudiens et des Qataris.
Tout cela fait désordre, bien sûr, mais est surtout révélateur de l’orientation que les États islamistes appuyés par les néo-conservateurs américains entendent donner aux mouvements de contestation dans le monde arabe.
Ce ne sont évidemment pas ces constatations qui vont rassurer les minorités de Syrie et les inciter à la conciliation ou à la retenue. Les minorités de Syrie – en particulier, les Alaouites qui sont en possession des appareils de contrainte de l’État – sont des minorités inquiètes pour leur survie qu’elles défendront par la violence. Faire sortir le président syrien du jeu peut à la rigueur avoir une portée symbolique mais ne changera rien au problème. Ce n’est pas lui qui est visé, ce n’est pas lui qui est en cause, c’est l’ensemble de sa communauté qui se montrera encore plus violente et agressive si elle perd ses repères et ses chefs. Plus le temps passe, plus la communauté internationale entendra exercer des pressions sur les minorités menacées, plus les choses empireront sur le modèle de la guerre civile libanaise qui a ensanglanté ce pays de 1975 à 1990.
Il aurait peut être été possible à la communauté internationale de changer la donne il y a un an en exigeant du pouvoir syrien des réformes libérales en échange d’une protection internationale assurée aux minorités menacées. Et puisque l’Arabie et la Qatar – deux monarchies théocratiques se réclamant du wahhabisme – sont théoriquement nos amies et nos alliées, nous aurions pu leur demander de déclarer la fatwa d’Ibn Taymiyyah obsolète, nulle et non avenue afin de calmer le jeu. Il n’en a rien été. À ces minorités syriennes menacées, l’Occident, France en tête, n’a opposé que la condamnation sans appel et l’anathème parfois hystérique tout en provoquant partout – politiquement et parfois militairement – l’accession des intégristes islamistes au pouvoir et la suprématie des États théocratiques soutenant le salafisme politique.
Débarrassés des ténors sans doute peu vertueux du nationalisme arabe, de Saddam Hussein, de Ben Ali, de Moubarak, de Kadhafi, à l’abri des critiques de l’Irak, de l’Algérie et de la Syrie englués dans leurs conflits internes, les théocraties pétrolières n’ont eu aucun mal à prendre avec leurs pétrodollars le contrôle de la Ligue Arabe et d’en faire un instrument de pression sur la communauté internationale et l’ONU en faveur des mouvements politiques fondamentalistes qui confortent leur légitimité et les mettent à l’abri de toute forme de contestation démocratique.
Que les monarchies réactionnaires défendent leurs intérêts et que les forces politiques fondamentalistes cherchent à s’emparer d’un pouvoir qu’elles guignent depuis près d’un siècle n’a rien de particulièrement surprenant. Plus étrange apparaît en revanche l’empressement des Occidentaux à favoriser partout les entreprises intégristes encore moins démocratiques que les dictatures auxquelles elles se substituent et à vouer aux gémonies ceux qui leur résistent.
Prompt à condamner l’islamisme chez lui, l’Occident se retrouve à en encourager les manœuvres dans le monde arabe et musulman. La France, qui n’a pas hésité à engager toute sa force militaire pour éliminer Kadhafi au profit des djihadistes et à appeler la communauté internationale à en faire autant avec Bashar el-Assad, assiste, l’arme au pied, au dépeçage du Mali par des hordes criminelles qui se disent islamistes parce que leurs rivaux politiques ne le sont pas.
De même les médias et les politiques occidentaux ont assisté sans broncher à la répression sanglante par les chars séoudiens et émiratis des contestataires du Bahreïn, pays à majorité chiite gouverné par un autocrate réactionnaire sunnite. De même les massacres répétés de Chrétiens nigérians par les milices du Boko Haram ne suscitent guère l’intérêt des médias et encore moins la condamnation par nos politiques. Quant à l’enlèvement et la séquestration durable de quatre membres de la Cour Pénale Internationale par des « révolutionnaires » libyens, elle est traitée en mode mineur et passe à peu près inaperçue dans nos médias dont on imagine l’indignation explosive si cet enlèvement avait été le fait des autorités syriennes, algériennes ou de tel autre pays non encore « rentré dans le rang » des « démocratures », ces dictatures islamistes sorties des urnes.
À défaut de logique, la morale et la raison nous invitent tout de même à nous interroger sur cette curieuse schizophrénie de nos politiques et nos médias. L’avenir dira si notre fascination infantile pour le néo-populisme véhiculé par Internet et si les investissements massifs du Qatar et de l’Arabie dans nos économies en crise valaient notre complaisance face à la montée d’une barbarie dont nous aurions tort de croire que nous sommes à l’abri.
Alain Chouet, 27/06/2012

I5

Μια εύθυμη νότα στους χαλεπούς καιρούς μας


November 19, 2015

Déclaration du Comité confédéral national de la CGT

Le Comité confédéral national de la CGT réuni les 17 et 18 novembre 2015, tient à témoigner son soutien et sa solidarité à l’ensemble des familles touchées par la tragédie du vendredi 13 novembre. Elle salue à nouveau la mobilisation extraordinaire de l’ensemble des agents des services et entreprises publiques.
Ces attentats, perpétrés sur des lieux de culture et de vie, frappent et concernent chacune et chacun d’entre nous, toutes les populations de toutes religions, origines ou nationalités et particulièrement la jeunesse. Des salariés, des adhérents d’organisations syndicales, sont au nombre des victimes, dont plusieurs de la CGT.
Les attentats qui ont touché la France, frappent les populations partout dans le monde, comme à Beyrouth et en Turquie dernièrement, ou lors de l’explosion de l’avion Russe.
Notre solidarité s’adresse à toutes les victimes de ces assassinats. Derrière ces atrocités, des discours trop souvent entendus reviennent à grands pas. La guerre ne règle rien, au contraire. Les lieux de tensions et conflits se multiplient avec leurs cortèges de morts, de destruction, de désolation et de haine. Les multiples interventions militaires (en Irak, en Lybie, en Syrie, etc.), loin d’instaurer la démocratie ont généré un appauvrissement des populations avec des centaines de milliers de victimes et une impasse économique et sociale. C’est le terreau sur lequel le terrorisme se développe, poussant des populations entières sur le chemin de l’exil.
Avant la fin de la 2ème guerre mondiale, lors de la déclaration de l’OIT en 1944, l’ensemble des pays de la planète avait affirmé que seule la justice sociale serait facteur de paix.
Bon nombre de gouvernements l’ont oublié et font le contraire.
La CGT réaffirme ses valeurs de paix et de fraternité dans son combat pour le progrès social, la démocratie, la liberté, la laïcité, nécessaires au bien vivre ensemble. Elle s’insurge contre l’invitation du front national à l’Elysée. Elle refuse toute stigmatisation des étrangers et amalgame entre immigration et terrorisme.
Aujourd’hui, la CGT prend note que le Président annonce dans son discours, ne plus considérer le pacte de stabilité comme un horizon indépassable. Elle exige donc un pacte de progrès, de démocratie sociale, d’éducation, de sécurité et de paix pour toutes les populations.
Nous sommes favorables à un renforcement de la sécurité et des libertés des citoyens. Il ne faut pas confondre des moyens et des effectifs de police et gendarmerie supplémentaires avec une restriction des libertés individuelles et collectives. De même, combattre, écarter les formes de radicalisation passe avant tout par le respect des droits fondamentaux d’accès à l’éducation, à la culture, à la santé et à l’emploi.
Ce n’est pas une quelconque modification de la constitution qui permettra de tarir les sources de financement et d’armement des terroristes. Il faut d’ailleurs souligner que l’Etat français est le 2ème pays vendeur d’armes au monde, devant la Russie et la Chine. La CGT exige l’arrêt de tout commerce d’armes avec les Etats qui entretiennent des liens avec les terroristes. Elle demande que la priorité soit donnée à la recherche de solutions multilatérales dans le cadre de l’ONU.
Elle refuse que les salariés et la population française, à travers des modifications de la constitution, soient placés de fait dans un état d’urgence permanent.
Elle refuse que l’expression revendicative et le mouvement social soient muselés.
Cette situation douloureuse touche la conscience de chacun des citoyens, mais c’est bien le combat pour la justice sociale qui fera reculer les guerres, le terrorisme, le fondamentalisme, la xénophobie, le racisme, l’obscurantisme et la régression.
Plus que jamais, la CGT appelle les salariés à refuser les reculs sociaux et se mobiliser pour les salaires, l’emploi, la réduction du temps de travail et l’amélioration des conditions de travail, la protection sociale, les libertés syndicales.
La CGT engage une large consultation des salariés, afin d’être à l’écoute et de partager avec eux ses propositions pour sortir de cette crise. Elle débattra de la nécessaire mobilisation à mettre en œuvre pour y parvenir.
Pour cela, le Comité confédéral national, appelle à poursuivre et amplifier la rencontre de ses syndiqués dans leurs syndicats, sur leurs lieux de travail.
Après le temps du recueillement, les rendez-vous revendicatifs et mobilisations programmés doivent avoir lieu en travaillant des modalités permettant d’assurer la sécurité des salariés. Pas plus qu’il n’y a de trêve dans les attaques contre le monde du travail, il n’y aura de trêve dans l’action syndicale pour le progrès social.
Notamment, le 2 décembre où la CGT appelle à une journée nationale d’action organisée en territoire, ayant pour thème « NON à la violence sociale, OUI à l’efficacité économique, sociale et environnementale ».
La CGT œuvre pour préserver les droits et la citoyenneté de tous. C’est en ce sens, qu’elle a sollicité une rencontre avec le Gouvernement, sur le contenu des futures modifications constitutionnelles envisagées et pour les mesures à prendre allant dans le sens des attentes des salariés, dans le cadre de l’état d’urgence.

Montreuil, le 18 novembre 2015

November 16, 2015

Τα μέτρα

Πολυποίκιλη ενίσχυση των κατασταλτικών μηχανισμών του κράτους ανακοίνωσε ο Γάλλος πρόεδρος. Οργανωτικά μέτρα, θεσμικές αλλαγές, εκσυγχρονισμός της υλικοτεχνικής οικοδομής, προσλήψεις σε στρατό, αστυνομία, υπηρεσίες πληροφοριών, τελωνεία.
Οι αλλαγές θα φτάσουν ώς τη συνταγματική αναθεώρηση, και θα προβλέπουν για παράδειγμα τη δυνατότητα στέρησης της γαλλικής εθνικότητας σε αναμεμιγμένους με τρομοκρατία πολλαπλής υπηκοότητας.
Δεν προτίθεμαι εδώ να αναπτύξω οποιαδήποτε αντίρρηση από τη σκοπιά της εναντίωσης στη συρρίκνωση των αστικών ελευθεριών.
Μένω όμως με το στόμα ανοιχτό, όταν ακούω οτι θα «καταστρέψουμε το Νταες» (με την κινητοποίηση της «διεθνούς κοινότητας» κτλ κτλ) χωρίς συμμαχία ούτε συνεργασία με τη νόμιμη κυβέρνηση της Συρίας, ούτε καν του Ιράκ. 
Σημειώνω οτι ο πρόεδρος δεν ξεστόμισε λέξη για το πώς οι ενέργειες ανατροπής της Συριακής κυβέρνησης στις οποίες το γαλλικό κράτος πρωτοστάτησε, με αφειδή εξοπλισμό κάθε είδους ισλαμιστών, τυχοδιωκτών και αποβρασμάτων, παρέσχαν τους όρους βιωσιμότητας του ισλαμικού χαλιφάτου.
Μερικά λοιπόν από αυτά που ανακοινώθηκαν, όσα αφορούν την επικράτεια, μπορούμε να υποθέσουμε οτι θα γίνουν ώς ανακοινώθηκαν. Για τα άλλα όμως, στη Μέση Ανατολή, το ερώτημα εξακολουθεί να παραμένει και μετά τον λόγο (που μόλις τελείωσε) στο Συνέδριο: τι μας ετοιμάζουν;

- Ο κορυφαίος (και διάσημος όμηρος των ισλαμιστών) Georges Malbrunot:
Αναφέρεται στο παρακάτω


ΥΓ: Ωχ 

November 14, 2015

Η γραμμή και το νήμα

Η γραμμή διακινείται ήδη μέρες πριν από τις δολοφονικές επιθέσεις: Άσσαντ και Νταες είναι ένα και το αυτό, λέει ο Μπερνάρ Ανρύ Λεβύ. Το ένα μέρος θρέφει το άλλο (οι Ρώσοι είναι εικονική πραγματικότητα). Επαναλαμβάνεται ώρες μετά από αυτές, από κατάλληλα επιλεγμένους ειδικούς ισλαμολόγους: διαλέξαν τη Γαλλία, λέει, γιατί είναι η μόνη που πολεμάει τον Άσσαντ και το Ισλαμικό κράτος (μήπως οι δυό τους έκαναν μαζί την επιχείρηση; Και στο ρώσικο επιβατικό, ποιός έβαλε τη βόμβα; Ξέρετε κάτι και δεν μας το λέτε;)
Από κοντά και ο Κέρρυ να δηλώνει οτι όχι, δεν ήταν οι δυτικοί που ήραν το εμπάργκο στο συριακό πετρέλαιο για να χρηματοδοτούνται τα τζιχαντιστικά σκυλιά, αλλά είναι ο Άσσαντ που τους το αγοράζει...

-Καθώς περνάει ο χρόνος του πρώτου σοκ, ο αληθινός τρόμος αρχίζει να εγκαθίσταται: τι μας ετοιμάζουν οι αλήτες; 

Safest place on Earth